Vous aurez peut-être remarqué que, de nos jours, les auteurs présentent dans leurs ouvrages des séquences de Runes dont les graphismes et les noms diffèrent souvent de l’un à l’autre. Dans ce cas, vous vous êtes peut-être sentis un peu perdus parmi toutes ces formes variées, sans pouvoir vous référer au moindre repère…
En voici la raison, tout du moins l’explication : Le Futhark le plus authentique est justement le premier, qui a vu le jour dans la Germanie antique, il y a près de 2 200 ans et qui prévalut jusqu'en l'an 800 environ, nommé précisément le Futhark Ancien, à 24 Runes, que j’utilise personnellement. Le nom Futhark étant l’appellation acronymique des six premières lettres de cet étrange alphabet : Fehu (f), Uruz (u), Thurisaz (th), Ansuz (a), Kenaz (k).
Puis vinrent, pour les principaux, les Futharks Anglo-saxons qui vécurent, malgré la christiannisation jusqu'au 10è siècle.
-En Frise furent ajoutées cinq Runes :
-En Northumbrie, quatre autres :
D’autres Runes vinrent encore s’additionner :
Ensuite vint le Futhark nordique qui se réduisit à 16 Runes.
Il commença à se développer au cours du 7è siècle pour atteindre son apogée vers 800
Actuellement, donc, beaucoup d’auteurs mélangent ces différents Futharks, tant dans les graphismes que dans les noms qui diffèrent d’une région ou d’une époque à l’autre ; la première Rune, par exemple : porte un nom différent selon chaque ethnie ou culture : Fehu, Feoh, Fé, Fa...
Un peu d'Histoire...
Runes.
D'où vient ce terme et que signifie-t-il?
L'origine première en est la racine proto-indo-européenne reu qui signifie hurler, mais sans doute aussi murmurer.
(D'ailleurs, les galdrar ou incantations runiques se prononcent selon ces deux manières.)
Au fil des temps, reu est devenu rùn en norrois (langue primordiale nordique), rhin (on pense au célèbre fleuve...) en moyen-gallois, ou autre raunen en allemand actuel. Au cours de cette évolution sémantique, les significations demeurèrent fixées sur secret, enseignement secret, sagesse, signes magiques, mystères... Ces caractères, ou glyphes, incarnent des Energies Intemporelles qui furent, et sont, les agents essentiels du processus de création et de formation (lequel est actif dont les glypes sont logés dans le Cosmos) de tout ce qui existe dans l'Univers des Mondes, autrement dit le Multivers.
Ces caractères sont, en fait, des antennes/réceptacles grâce auxquels, au moyen de différentes techniques, on peut se connecter à ces Energies. (Référence, mon témoignage personnel) Ceci dans des buts de divination, de transmutation intérieure, de guérison, de spiritualité enseignante, ou de modification de l'environnement...
Les Enseignements , secrets et sacrés, qui entourent ces Energies, datent au moins de l'Age du Bronze, époque à laquelle Prêtres et Mages ont gravé, par des signes symboliques, le profond contenu de cette Connaissance tant magique que religieuse et ésotérique. On en voit un exemple dans les très discutées pierres de Glozel
Ensuite, lorsque les peuples d'Europe du Nord entrèrent en contact avec le monde méditerranéen, ils comprirent qu'ils pouvaient utiliser des signes pour transcrire phonétiquement leur langage, (ce qui fut d'ailleurs très utile pour les galdrar écrits ou parlés.) L'inspiration leur vint probablement en découvrant les alphabets latins, grecs et surtout étrusques pour choisir parmi leurs propres glyphes ceux qui s'apparentèrent le plus pour tel son.
Néanmoins, cette mise en forme du langage conserva tout le contenu symbolique (dont l'Enseignement déjà cité) sans adopter d'autre influence méditerranéenne.
Ceci, jusqu'à nos jours, malgré diverses péripéties plus ou moins malheureuses que les Runes durent traverser.
Mythologiquement...
Odin, le Dieu de la Magie, de l'Inspiration extatique, vécut une véritable expérience chamanique à travers laquelle, en se suspendant, la tête en bas, durant neuf nuits, aux Branches de Yggdrasill, l' Arbre Cosmique, il reçut l'Initiation aux Runes.
Cette Epreuve Initiatique est décrite dans le Havamal, précisément dans les stances 138 et 139.
Deux fêtes commémorent cet exploit:
Le 16 août pour le début de l'Expérience.
Le 25 août pour la Découverte Initiatique des Runes qu'il put, alors, transmettre aux humains par le moyen de l'Inspiration.
Les Runes ne sont pas que des lettres...
Nous pouvons, à présent, dire que les Runes sont chargées d'une dynamique composée de différents courants d'énergie cosmique aux significations profondes et aux pouvoirs voilés, qu'il appartient à chacune et chacun de découvrir.
Tout humain peut découvrir que les Runes présentent, et offrent, dans leur essence, des phases d'énergie qui relient chaque point du fond de son être jusqu'au moindre détail du Multivers.
Il s'agit-là d'une exploration.
D'une Aventure sans fin...
Les Runes ne sont pas qu’un jeu divinatoire
D’autre part, le Futhark est couramment et uniquement regardé comme une méthode divinatoire, alors que cet aspect n’est intervenu que bien plus tard dans l’histoire des Runes en ne restant que d’une importance mineure.
Sans pour autant être enfermé dans aucun dogme rigide, ce qui empêcherait toute évolution d’une compréhension à son égard, le Futhark présente, nous l'avons vu, un domaine bien plus vaste et riche qui comprend une Cosmogonie, un Enseignement Esotérique à plusieurs niveaux conduisant à une réflexion personnelle, une Magie en différents degrés d’application, ainsi qu’une Transmutation Intérieure par la pratique du Stadhagaldr, ce que ce site a pour dessein d’exposer, et qui a pour référence traditionnelle les fameuses cornes à boire rituelles de Gallehus, où sont représentées des personnages qui adoptent, en posture corporelles, les figures runiques.
Pourquoi 24 Runes, spécialement ?
Il existe dans la Tradition runique un gigantesque Arbre cosmique qui soutient les divers Mondes ou Univers des Dieux, des Humains, des Eléments et autres Entités.
Son nom estYggdrasill, terme norrois qui se traduit par Coursier du Redoutable, ce qui signifie Cheval de Odin. Cheval car, d’une part, le Dieu explore sans cesse toute les richesses des Univers (ou du Multivers), et, d’autre part, il s’est volontairement pendu par les pieds dans les branches de l’Arbre Sacré, en acte chamanique, pour découvrir et apprendre l’Usage des Runes avant de pouvoir les offrir aux humains, en tant qu’Escalier d’Évolution.
L’adjectif redoutable ne désigne aucune connotation de méchanceté ou autre cruauté, mais informe plutôt sur la haute qualité de sa puissance, évolutive selon chacun de ses Voyages incessants ; puissance que seuls pourraient craindre les êtres négatifs à l’égard de l’équilibre cosmique :
Je voudrais citer le fait, au passage, que deux écoles se font face à propos de l’essence de cet Arbre. Certains le voient comme un frêne, d’autres comme un if. Comme le dit Edred Thorsson, la confusion vient du terme norrois barraskr qui signifie frêne à aiguilles, image qui applique le Kenning ou plus précisément le heïti, système métaphorique traditionnel chez les Anciens
C’est sous cette appellation qu’ils désignaient l’if. De surcroît, cet Arbre aux feuilles persistantes (autre image pour indiquer son immortalité) comme l’indiquent les textes, ne peut être un frêne, lequel perd régulièrement les siennes !
Il se présente, de manière plus stylisée, comme un véritable schéma cosmique qui comprend donc des univers, neuf pour être précis :
Ces mondes sont reliés entre eux par des voies d’accès. Chacune de ces voies arbore une Rune qui en constitue la clé…
Il y a 24 voies d’accès !
La vingt-cinquième Rune
Ce qui m’amène tout naturellement à dire qu’il ne peut, par voie de conséquence, exister une vingt-cinquième Rune. Celle-ci est une parfaite aberration : Elle n’existe pas, ne serait-ce que par le fait qu’elle ne possède pas de figuration proprement dite ! Elle fut fabriquée par l'auteur Ralph Blum, aux alentours des années 80 sous le nom de Wyrd qui signifie Destin en norrois.
Or, toutes les Runes représentent chacune une facette de ce même Destin, sans parler des associations entre elles, associations chargées de significations.
Sens dessus dessous
Par ailleurs, il existe une certaine tendance à distinguer un endroit et un envers dans la lecture du graphisme, tout comme dans le Tarot de Marseille, lequel constitue (lui aussi) un véritable livre…Lit-on un livre, tantôt à l’envers dans un sens négatif, tantôt à l’endroit en positif ?
Ces graphiques runiques sont des signatures d’Energies Cosmiques avec lesquelles ils sont en rapport direct à la manière d’antennes. Or, une énergie, surtout dans ce lieu, ne possède aucune dimension, ni envers, ni haut, ni bas ou endroit, concepts réservés au seul contexte matériel.
Qui plus est, il existe certaines Runes qui, tournées dans n’importe quel sens, gardent toujours la même forme…Certains vont, dans ce cas, jusqu’à placer un point au pied du graphisme pour en distinguer le sens !...
Les Runes, contenant en elles toutes les polarités, (relatives entre elles, de surcroît), sont à même d’offrir suffisamment de significations sans que l’on ait besoin de chercher autre chose.
Quelle Rune finale :
Othalaz Ou Dagaz ?
Et la fameuse inversion entre les deux dernières Runes, Othalaz et Dagaz, qui divise les praticiens en deux écoles de pensée ?
La séquence runique, hormis sa lecture divinatoire, ou son application en Magie, représente avant tout, dans sa signification intrinsèque, le cheminement de la Manifestation Cosmique, et, au niveau humain, la trajectoire initiatique jalonnée, en quelque sorte, de panneaux indicateurs figurés par les Runes.
Nous pouvons raisonnablement, dans ce contexte humain, considérer Othalaz comme représentant la Sagesse Ancestrale et Dagaz, la Réalisation de l’être dans l’équilibre des opposés. Je pense qu’il est tout naturel de dire qu’il faut puiser dans la Connaissance Traditionnelle/Ancestrale de Othalaz, pour pouvoir prétendre à cette Réalisation du Soi figurée par Dagaz ?
Il est vrai que le nombre d’inscriptions antiques comportant la séquence Othalaz-Dagaz, telles que les bractéates de Vadstena/Motala (vers 450-550), et de Grumpan (vers 450-550) est moins important que le contraire.
Ainsi, en disposant sur les directions de l’espace (Nord, est, sud, Ouest) selon le paramètre Othalaz-Dagaz, Jera, la douzième Rune qui marque le changement de cycle lors du solstice d’hiver et se trouve, de par ce fait, placée au Nord, fait directement face à Dagaz qui devient son pendant analogique, dès lors que l’on considère Jera en tant qu’ éternel retour immuable et Dagaz, éternel mouvement cyclique évolutif, formant par là une parfaite symétrie existentielle.
Í vé lathu tíl leita frettar árs ok fridar ok nanda litr ok tíl sol í tíl Önd, Alu !
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Merci, pour ce site très agréable, et tellement clair, je suis bien loin d'avoir tout compris, mais j'ai compris que c'est une étape primordiale a mon évolution.
Je vais dessiner chaque rune.
Le Futhark, ses 24 lettres sons énergies.
Je n'ai pas bien saisi pour la rune vierge, l'emploi t-on quand même ?
merci
2
Frisque Suzanne
Le 22/07/2010
C'était vraiment passinnant à lire. Je connaissais déjà le nom de l'Yggdrasill,mon fils qui a fait ses études en philologie classique, avait donnait ce nom au chien qu'il m'avait offert. Mais je l'ai abrégé en l'appellant Yggdra.
3
Galdar
Le 24/03/2011
Non, Marie, il n'est pas nécessaire d'employer la "25ème Rune"
Il n'y a pas une "pierre de Glozel", mais une écriture sur os, pierres, poteries et tablettes d'argile, pour en avoir une bonne traduction allez sur ce site: http://glozel_enfin_traduit.eklablog.com/
En ce qui concerne les runes, la 1ère rune est F (pour Freya/Freja) la dernière O (pour Odhinn), chefs des Asines et des Ases, ce qui a donné le terme Féodal. Pour une bonne traduction des runes cryptées des cornes de Gallehus (du caillou d'Arguel, du Crismal de Mortain et du coffret d'Auzon, allez voir sur: laclefdesrunes.centerblog.net